Un peu de contexte

Ces derniers mois ont été difficiles, voire très difficiles, pour l’ensemble des citoyen·nes de ce pays. La crise du Covid-19, l’inflation galopante et l’augmentation du coût de l’énergie ont mis en évidence les grandes difficultés financières auxquelles font face les Belges les plus pauvres, et plus particulièrement dans notre capitale. Rappelons que la Région de Bruxelles-Capitale est la plus pauvre du pays, avec un revenu par habitant·e nettement inférieur aux deux autres régions (14 973 euros en 2019).

Et les conséquences de cette situation catastrophique incombent bien souvent au secteur associatif œuvrant pour le droit au logement, aux associations de lutte contre la pauvreté, aux services publics et aux services d’aide à la santé, comme c’est le cas depuis de très (trop) nombreuses années.

Parmi ces difficultés financières, la question du loyer

Cela ne devrait plus échapper à grand monde (sauf à certain·es élu·es politiques apparemment mal informé·es) que Bruxelles est une ville essentiellement composée de locataires (+ de 60%), logé·es dans des logements privés pour la plupart, et que toute initiative visant à réguler le marché locatif privé est accueillie avec le plus grand intérêt par ce public en proie aux fins de mois « difficiles ». Une telle initiative a vu le jour en début d’année avec la proposition de la Secrétaire d’État au Logement, madame Nawal Ben Hamou, de limiter l’indexation des loyers à 2%… Proposition qui n’a malheureusement pas dépassé le cap des discussions et qui est vite restée lettre morte.

Pourquoi l’indexation des loyers ?

Le mécanisme d’indexation des loyers se base sur l’indice santé, qui lui-même est déduit de l’indice des prix à la consommation, qui reflète l’évolution des prix de tous les biens et services. En résumé, l’indexation des loyers doit permettre aux propriétaires de faire face à l’augmentation du coût de la vie (inflation)… Mais l’évolution du prix des loyers à Bruxelles dépasse largement celle de l’inflation et ce, depuis de nombreuses années !

Or, les locataires et les propriétaires bruxellois·es ne sont pas à armes égales face à une situation d’augmentation du coût de la vie. Les propriétaires sont libres de fixer le prix de leur loyer tandis que les locataires ne sont pas libres de payer le montant du loyer qu’ils et elles souhaitent !

Oui pour plafonner mais cela n’est qu’un début !

Face à ces constats, nous ne pouvons que soutenir l’initiative de la Secrétaire d’État au Logement. À ce titre, des associations bruxelloises et des syndicats ont rédigé une carte blanche, que vous trouverez sur le site du Soir, de la RTBF ou encore dans La Libre. Mais cette initiative devrait aller selon nous un pas plus loin, en gelant purement et simplement l’augmentation du prix des loyers et ce, pour une période indéterminée, en attendant des mesures structurelles venant en aide aux personnes les plus fragiles et qui viendraient encadrer le marché locatif bruxellois.