La situation du vide et des logements inoccupés suscite de nombreuses questions en région bruxelloise. Les acteurs travaillant sur ces problématiques ne sont pas toujours connus, tout comme les moyens mis en œuvre par le pouvoir public pour lutter contre le vide. Sanctions, amendes, occupations temporaires, tous ces mots résonnent dans nos têtes sans parfois trop savoir à quoi ils se raccrochent…

Voilà pourquoi il nous paraissait important de refaire le point sur la question avec des acteur·ices de premier plan, à savoir Fabien Champigny et Najib El Kejairi, tous deux travaillant pour la cellule logements inoccupés du Service public régional de Bruxelles (SPRB) ainsi que Véronique Gérard qui assure notamment la coordination de l’Agence Occupations Temporaires (AOT) au sein de la FéBUL.

Après un bref historique de l’action de la Région de Bruxelles-Capitale dans la lutte contre les logements inoccupés, Fabien Champigny, coordinateur de la Cellule Inoccupés du SPRB, est revenu sur la récente étude de l’ULB et de la VUB révélant qu’il existerait à Bruxelles près de 10 000 bâtiments inoccupés, soit entre 17 000 et 26 400 logements. Cette étude, qui durera 3 ans au total, consiste à analyser la faisabilité de la création d’un inventaire des logements inoccupés en Région bruxelloise.

La réforme du droit de gestion publique a également été évoquée. Ce processus permet en effet depuis 2003 aux communes et aux CPAS notamment de prendre temporairement en gestion un logement inoccupé ou insalubre afin de le rénover et de le mettre en location à un loyer réduit pour une période de 9 ans.

Najib El Kejairi nous a ensuite parlé plus concrètement des missions de la Cellule Contrôle du Service régional des logements inoccupés et de l’ensemble des étapes d’une enquête visant à déterminer si un bien est inoccupé : la localisation d’un bien, l’identification de son ou sa propriétaire et les sanctions prises à son encontre si l’enquête confirme une infraction.

Dans un second temps, Véronique Gérard, de l’Agence Occupations Temporaires (AOT) de la FéBUL, a présenté un bref historique de l’AOT, qui a débuté en 2009 avec des projets pilotes et est financée depuis 2014 par la Région de Bruxelles-Capitale. Aujourd’hui, l’AOT de la FéBUL gère pas moins de 14 sites d’occupation et 3 projets sont encore en attente.

Cette rapide expansion de l’AOT s’explique notamment par le fait que l’occupation temporaire constitue aujourd’hui une réponse pragmatique à la crise du logement ou, en tout cas, une alternative aux difficultés de se loger et ce, dans l’attente de la mise en œuvre d’une politique de logement véritablement efficace. Elle permet également d’empêcher la dégradation des logements vides ou de dynamiser un quartier par la création de projets communautaires et solidaires.

Pour rappel, la FéBUL propose tout au long de l’année des formations dites transversales, c’est-à-dire ouvertes à toute personne, association, institution intéressée par la thématique proposée, principalement axée sur des sujets qui touchent de près ou de loin le logement en Région bruxelloise.